Impact du développement financier sur le chômage au Maroc : Une analyse par l'approche ARDL

Abstract

Résumé

Cette étude analyse l’impact du développement financier sur le niveau de chômage au Maroc en utilisant une approche ARDL estimé à partir de données annuelles couvrant la période 1980-2022. Les résultats montrent l'existence d'un effet négatif à long terme une augmentation de M3/PIB réduit le chômage en indiquant qu’un système financier plus profond peut faciliter l'intermédiation financière, réduire les coûts de financement pour les entreprises, stimuler l'investissement productif et par conséquent favoriser la création d'emplois. En revanche, l’utilisation des crédits fourni au secteur privé comme mesure pour le développement financier a donné des résultats contre intuitif en montrant qu’une augmentation du cet indicateur est associée à une hausse du chômage à la fois à court et à long terme. Ce résultat peut être expliqué par une concentration des crédits dans des secteurs à faible intensité de main-d'œuvre. Ainsi, les entreprises pourraient affecter le crédit à l'investissement dans des technologies substituables à la main-d'œuvre plutôt que de l'embaucher, notamment en présence des rigidités sur le marché du travail qui empêchent la traduction de l'accès au crédit en création nette d'emplois.

Mots clés : chômage, Modèle ARDL, développement financier, Masse Monétaire M3, Crédits fourni au secteur privé .

Abstract

This study analyzes the impact of financial development on unemployment in Morocco using an ARDL approach estimated from annual data covering the period 1980-2022. The results show a negative long-term effect: an increase in M3/GDP reduces unemployment, indicating that a deeper financial system can facilitate financial intermediation, reduce financing costs for businesses, stimulate productive investment, and consequently foster job creation. In contrast, the use of credit to the private sector as a measure of financial development yielded counter-intuitive results, showing that an increase in this indicator is associated with a rise in unemployment in both the short and long term. This result can be explained by a concentration of credit in low labor-intensive sectors. Thus, firms might allocate credit to investment in labor-substituting technologies rather than hiring, especially in the presence of labor market rigidities that prevent the translation of credit access into net job creation.

Keywords: unemployment, ARDL model, financial development, M3 money supply, credit provided to the private sector